Dans ses dernières éditions,techniques de presse a examiné la norme AdsML™ créée et développée par un consortium international. L’objectif de ce standard global, basé sur XML et tenant également compte d’autres standards d’échange électronique, est de gérer l’échange d’informations numériques pour tous types d’annonces pour tous les supports médias et à travers toutes les étapes du cycle de production d’une annonce.
A l’heure actuelle, le manque de norme de ce genre signifie pour les partenaires impliqués dans la publication d’annonces classées des flux de production complexes, chers en temps et argent. Et ces problèmes sont exactement ceux que AdsML a l’intention de supprimer.
Cette norme a pour objectif d’améliorer la communication, de réduire le nombre d’erreurs, d’économiser du temps et de l’argent, améliorer les contacts commerciaux et créer de nouvelles sources de revenus. Si vous n’êtes pas encore familiers avec le projet AdsMl, reportez-vous aux deux dernières éditions de techniques de presse (en avril, page 8 et en mai, page 38) ou consultez le site www.adsml.org.
La difficulté posée par les annonces classées
Avant d’affirmer que AdsML est l’outil parfait résolvant le caractère complexe et problématique des annonces classées, voyons d’abord ce que sont les problèmes d’aujourd’hui. La difficulté primordiale est peut-être le manque de standard clair définissant comment les informations clés de ces petites annonces multi-catégories doivent être échangées entre les nombreuses parties impliquées.
Selon un membre du consortium, Marcel Dumont, directeur de Rosetta, la société néerlandaise qui crée et développe des sites Web pour annonces classées en intégrant des systèmes de réservations des annonces pour journaux (et magazines) dans ses solutions basées sur XML, seuls quelques essais de normalisation ont eu lieu dans le secteur des annonces classées. Le seul standard disponible est CREST de la NAA, dont AdsML tiendra compte, mais le support de ce standard n’est pas très étendu en Europe et son utilisation est limitée. « C’est pour cette raison [le manque de norme] que les personnes impliquées dans ce processus ont été obligées de développer leurs propres formats », explique Marcel Dumont.
« Lorsque deux systèmes ou davantage doivent fonctionner ensemble, beaucoup de temps et d’argent sont dépensés pour y parvenir. » Lorsque vous considérez le volume d’annonces classées traité par un journal ou une publication de niche quotidiennement, parfois dans les milliers d’annonces, et lorsque vous considérez que cette activité peut apporter 40 à 50 % des revenus sur certains marchés, l’enjeu est gros. Pour l’instant, la plupart des éditeurs dépensent temps et argent en essayant de saisir, catégoriser et extraire les informations clés pour publier cette petite annonce classée dans leur publication.
Lorsqu’il s’agit de transférer cette annonce sur une version en ligne ou de l’intégrer dans un autre paquet d’annonces classées ou de la vendre à une autre publication, les choses se compliquent. « Echanger cette information devient difficile, car il faut se mettre d’accord sur la procédure de transfert entre les systèmes », ajoute Marcel Dumont.
« Lorsque vous avez affaire à des annonces classées, ce qu’il vous faut au moins savoir, c’est comment classer votre annonce », commente Tony Stewart, directeur du consulting à RivCom, dont la tâche est de guider le processus de l’initiative AdsML. « La plupart des problèmes importants relèvent de la classification. Il existe des catégories, des sous-catégories, etc. Le problème, c’est que ceux qui publient des annonces classées ont leur propre opinion quant à la classification de ses annonces classées. »
Tony Stewart prend l’exemple d’une personne souhaitant placer une annonce dans un journal pour vendre sa voiture. Cet annonceur voudra ajouter beaucoup d’informations (texte/photos) pour son annonce : marque de la voiture (une ancienne Mustang), année de fabrication (1966), couleur, kilométrage, etc.
Le journal reçoit l’annonce qui peut être classée dans la rubrique « Voitures de sport classiques ». Ensuite le journal veut vendre cette annonce à une autre publication ; il y a beaucoup de chance pour que cette autre publication n’ait pas la rubrique « Voitures de sport classiques ». Peut-être aura-t-elle la rubrique « Voitures de luxe ». Alors cette autre publication sera obligée de baliser (ajouter des métadonnées) à l’annonce pour qu’elle convienne à son système de classification. « Voilà en bref le genre de problème auquel nous sommes confrontés lors du transfert d’annonces. Nous parlons d’ordinateurs essayant de communiquer avec le même langage.
Cependant, je balise les données publicitaires pour qu’elles conviennent à ma publication et l’importance de certaines données pour mes lecteurs est peut-être différente dans une autre publication. D’un autre côté, cette autre publication doit réfléchir pour savoir où mettre cette annonce dans ses pages. Le problème que nous devons résoudre est comment baliser l’annonce que je vous envoie pour que d’un coup d’oeil vous puissiez voir dans quelle catégorie de votre publication l’annonce sera correctement placée. »
Selon Marcel Dumont, certaines tâches ardues pourraient être simplifiées, si les contrôles de langage et de contenu étaient davantage automatisés au sein des systèmes. Une réservation d’annonces plus structurée faciliterait déjà les choses, surtout que davantage d’éditeurs proposent à leurs clients de saisir leurs annonces via Internet, c’est-à-dire que ces annonces doivent ensuite contrôlées ou balisées.
Le consortium AdsML fait face à un défi de taille qui ne peut être relevé du jour au lendemain. Tony Stewart commente : « Nous souhaitons aider l’industrie à se mettre d’accord sur le type d’informations et les conditions de balisage du contenu original d’une annonce classée. Nous devons trouver le moyen pour que les personnes impliquées soient d’accord sur le prix, les mesures à prendre, etc. et sur les conditions pour différents types d’annonces, de couleurs, etc.
Si nous trouvons une solution pour normaliser les informations extraites de ces annonces et le format servant à leur transfert et si nous mettons en place un mécanisme permettant d’allonger sans problème la liste des informations à extraire (car avec le temps nous découvrirons de plus en plus d’éléments à extraire), alors nous aurons fait un bon travail. »
Pour Marcel Dumont, les avantages de AdsML pour l’éditeur sont évidents : Comme AdsML permettra d’extraire des informations à partir du logiciel du vendeur, l’éditeur aura plus de liberté pour ajouter ou modifier les produits utilisés et aura davantage de revenus, car il sera plus facile de reformater le contenu pour d’autres publications ou types de médias.
L’éditeur devrait aussi pouvoir réduire ses coûts, car il n’y aura plus d’échanges compliqués entre les systèmes.
Les avantages pour les concepteurs
Marcel Dumont souligne également que la communauté des concepteurs peut s’attendre aussi à des bénéfices lorsque l’échange d’informations entre les systèmes aura été normalisé. « Lors de la vente de systèmes publicitaires, le fait que d’autres systèmes doivent être intégrés présente en ce moment un obstacle majeur. L’intégration coûte cher, prend du temps, demande l’attention de beaucoup de personnes et est sujette à des retards. »
Un certain degré d’intégration est probablement inévitable car les entreprises conservent des flux de travail et des systèmes de production adaptés à leurs organisations. Cependant, ce processus assez complexe peut être considérablement amélioré. David Jones, président directeur général de Vio Worldwide et membre du consortium, ajoute que l’introduction de AdsML pour les fournisseurs provoquera certainement une réaction en chaîne. « L’utilisation de normes comme AdsML, poursuit David Jones, permettra aux fournisseurs de constituer une interconnexion entre deux systèmes qu’ils pourront réutiliser par la suite lorsque des équipements similaires sont utilisés chez leurs clients. Cela va diminuer le nombre d’heures de travail jusqu’à présent nécessaire pour les projets d’intégration et par conséquent réduire les coûts d’investissement. »
Sortie imminente de l ’avant-projet AdsML
Fin août, l’avant-projet du consortium AdsML sera présenté pour la première fois au public. « Nous enverrons cet avant-projet à quelques groupes cibles de l ’industrie en espérant recevoir rapidement un retour d’information ou des remarques avant de le lancer en octobre », explique Tony Stewart, directeur du consulting pour RivCom Ltd., qui mène le processus de spécification pour AdsML.
La norme proposée,AdsML 1.0, sera disponible à l’IfraExpo 2003 (13 au 16 octobre) à Leipzig en Allemagne. « C ’est à ce moment-là que nous lancerons publiquement la norme », explique Tony Stewart. «Il s’agira de la proposition de ce que nous souhaitons voir devenir la norme au printemps prochain.»
L’initiative AdsML est supportée par l’Ifra et l’association américaine des journaux (NAA).
Harald Löffler (loeffler@ifra.com), responsable de la recherche à l’Ifra, est le président actuel du consortium AdsML. En plus des membres du comité directeur, Agfa, Associated Newspapers et Vio Worldwide, es membres du consortium comprennent des fournisseurs comme Rosetta, CCI Europe et Engage qui sont impliqués dans le développement de systèmes de traitement de la publicité et des annonces classées.
Le consortium n’est pas un club fermé, au contraire,et des organisations actives dans le domaine de la chaîne publicitaire, des éditeurs et développeurs de logiciels ainsi que des consultants et associations dans ce même domaine peuvent devenir membres.
Download techniques de presse article “AdsML : une norme test pour le traitement des petites annonces”